Par quel bout prendre le récit de ce week-end à tiroirs ? D’abord, aller fouiller dans la pile de vinyles, juste derrière moi. Un p’tit Status Quo sur la platine, ça va me donner du rythme.

Alors, pourquoi à tiroirs ? Tout simplement parce que là où, pour les uns, se trouve une targette gagnante, juste à côté se trouve la mauvaise pioche. L’ombre et le soleil, le chaud et le froid, le noir et le blanc, le miel et la moutarde, le bisou et la baffe dans la gueule… voilà à quoi ont ressemblé ces 4 jours à Val d’Isère en Savoie (en fin une autre Savoie).

Je vous fais grâce des péripéties habituelles du trajet… trop calme à mon goût, on avait oublié le vouvouzela ! Y’a bien que sur la fin du parcours où ça s’est excité. Nous étions mardi après-midi et juste après Albertville on a trouvé plein de types torses-nus, qui nous courraient après en tatannes en brandissant des casquettes Cochonou à poids rouges… Ch’ais pas ! y d’vait y’avoir une course à l’échalote ou un Intervilles dans le coin non ? Le tour de France ? Non ?!? Enfin la plaisanterie ne s’arrêtera qu’au pied du col de la Madeleine. Passé Moutiers, je suis trop concentré à suivre le balancement pachydermique du camping-car qui, devant, moi, trajecte entre des cyclistes arcboutés sur leurs machines. Les bougres ont la langue posée sur leur potence, et essaient d’en finir avec une côte qui mérite un 32/28 là où leur orgueil ne leur a laissé qu’un 42/20. Pas la peine de pousser sur les bielles, car j’en ai pas déboîté un, que juste devant, un autre de ces parallélépipèdes blanc gigote de même entre ces masses suantes et courbées. Du coup avec le porte vélo hollandais qui m’est offert en guise de décor, je n’ai pas pu voir la moindre affiche annonçant le Championnat de France 2010 de VTT. Heureusement j’ai tout juste eu le temps d’apercevoir celle à l’entrée de Val d’Isère… ça m’a rassuré. Ils sont chouettes dessus nos champions français avec leurs médailles et leurs maillots de champion du Monde ! (c’est important pour la suite !)

D’ici jeudi on aura tranquillement le loisir de voir les choses se mettre en place. Aller on a un peu de temps d’ici là et notamment d’ici la démo de DH par équipes.

Aller hop mercredi matin, on va se jeter un œil sur le tracé du 4x. Bon, comme à chaque fois en 4x la reco se fait à l’envers, on commence par le bas. Les 2 bosses de la ligne droite de fin sont, on va dire, surprenantes. Courtes et kickées. Le reste est assez atypique de ce que l’on a l’habitude de voir, mais, en dehors d’un manque de largeur flagrant, ça a une bonne gueule pour envoyer du drift, et vu la pente les suspendus ont peut-être leur chance. L’enrochement minimaliste m’a bien fait rigolé. En redescendant on apprend que la piste a été tracée par Christopher Hatton. Oups ! je comprends mieux la gueule de la dernière ligne droite. Y manque juste la rampe et on se croirait au contest du Roc d’Azur. J’aime bien Chris, mais y’a bien longtemps qu’on ne l’a pas vu sur un 4X. C’est vrai que côté traceurs et pilotes de 4cross y’ a personne en France mwouahahah !!!

Mercredi aprem’ on va en profiter pour faire un peu de DH sur la permanente. Putain ! 15 € pour une malheureuse piste et un télésiège qui se meurt tellement il avance pas ! Au final trois miséreux runs, l’ennui sur le siège et même pas de plaisir. Ils nous ont vu une fois… vivent Oz en Oisans et les Portes du Soleil !!!

On voit au loin les rubalises qui descendent doucement la Face de Bellevarde. C’est l’équipe de David « BipBip » et Patrice Thévenard qui trace un serpentin blanc dans la pente ensoleillée.

Dans le village, l’agitation est palpable et la valse des vans et autres camping-cars a débuté. Il est temps pour nous de marquer le terrain et de planter le stand à l’endroit le plus adapté sachant que l’on a pas encore trouvé, en dehors d’un parking auto couvert, les panneaux indiquant le parc coureurs… tu sais, l’endroit où habituellement ceux qui ne sont pas référencés Teams FFC, se retrouvent pour un regroupement convivial où s’échangent les impressions, les pièces de dépannage, les boîtes de sardines et les canettes de bière. Bien que posé pas loin des poubelles de tri sélectif, on trouve sur le parking de l’hôtel Altitude une terre de providence. La charmante Directrice, sur les conseils de deux locaux qui en connaissent un bout sur la station, nous autorise l’installation tout en nous prévenant que le Club des Sports a droit de préemption sur l’endroit et que nous pouvons être délogés sans réserve. Evidemment, on ne met pas longtemps à être rejoint par ceux qui forment l’habituel paddock. Claude Collomb nous rejoint et commence son installation. Emmeline Ragot le rejoint car elle cherche également une plateforme où poser le camping car familial. Là, je me pince un bon coup. Aïe ! putain je rêve pas ! Notre championne du Monde de DH, qui figure en bonne place sur les affiches promotionnelles de l’événement de Val d’Isère, n’a pas un carton d’invitation VIP pour poser sa structure ? Repince moi Jake ! Du coup, c’est avec un arsenal d’ingéniosité et quelques bras musclés que la famille Ragot stabilise son camping-car sur le parc pentu. Pendant que certains champions du monde font le tour de Madrid en bus à impérial, d’autre campe près des poubelles. Ca te fais marrer ? T’as encore rien vu ! Ce que la sympathique Directrice de l’Hotel Altitude craignait s’est bien produit, au petit matin, la famille Ragot est priée par la maréchaussée, de plier les gaules pour aller rejoindre les autres camping-car « chassés » à l’autre bout du bled. C’est bien loin des beaux chalets qu’on les installe ces respectables sportifs sélectionnés pour le championnat de France de VTT (mais y’a des navettes gratuites braves gens !) Sauf que quand faut trimbaler caisse çà clous, pneus, pieds et autres bidons d’eau, les navettes devraient ressembler à des semi-remorques pas à des minibus ! Ceux-là même qui banquent leurs licences, organisent des courses régionales, créent le terroir des licenciés de demain, mais qu’on veut pas voir avec leurs tables de camping et leurs glacières. Y’a de quoi se mettre à couper les arbres du centre ville tu crois pas ?

Alors je continue à propos du jeu de piste dans lequel s’est engagée la famille Ragot. Jeudi soir je les retrouve, pas trop loin du paddock bien installés dans une impasse avec la famille Rémy. Bon, même si ce n’est pas très honorable, c’est vivable et ça gène personne. Pourtant il aura pas fallu longtemps à nos gardiens de l’autorité civile pour les repérer et dès vendredi matin, à grands coups de carnet à souche, les familles Ragot et Rémy sont priées de déguerpir ! Alors là, s’en est trop ! L’organisation des paddocks FFC est obligée de réagir et c’est amendes à 35€ sous le bras qu’ils trouvent refuge sur le paddock secondaire près de la bande à Bigoni et Fichant. Ce même Stéphane FICHANT, figure emblématique, pourvoyeur de talents a été encouragé à rentrer chez lui (en Armorique !), par le responsable de l’organisation du championnat de France 2010, si il était pas content de son sort. Sic ! Sans dec’ quand on sait le mal que se donne les bretons pour être présents sur toutes nos épreuves nationales, qu’ils ont fait l’effort d’aménager un splendide bus digne des plus beaux paddocks américains, putain c’est à pleurer de rage ! Sortez les haches que j’coupe des arbres !!!

Donc comme je le disais plus haut, ne cherchez pas d’équipes, de teams off dans la place, ils sont aux deux bouts du bled ou dans le paddock des taupes, autrement surnommé le paddock Total-Fina ! Quoi c’est donc ça ? C’est le parking sous-terrain mis gratuitement à disposition. T’as déjà fait une purge de freins à la frontale toi ? T’as déjà bouffé ta salade de riz dans les pots d’échappement toi ? T’as déjà fait du home trainer pour t’échauffer entre deux bagnoles serrées comme sur la place de l’Etoile un jour de grève du métro toi ?

Ben voilà le sort qui a été réservé à tous ceux qui n’ont pas eu d’autres choix. Et pourtant des places vides en plein air je te jure qu’il y en avait… et fallait bien 3 municipaux par parc pour les garder vides.

Ne crois tu pas qu’ils auraient été plus utiles à aider les gens à bien se structurer pour que, si bordel il devait y avoir, il soit au moins bien organisé. Franchement si le côté sportif aura été réussi le côté humain a été méprisé, et le mot est pesé et posé. Pour dire, j’ai même vu Mick Pascal se mettre en colère au sommet du télésiège de Bellevarde… et ça franchement, c’est pas bon signe !

Tous ceux qui ont fait Super Besse savent de quoi je parle, certes les Arvernes n’ont pas Killy comme ambassadeur, mais ils ont leur savoir vivre, leur gentillesse et le respect de l’invité. Vive Vercingétorix et merde aux Jeux Olympiques !

Après ça, que veux-tu que je te raconte ?

Bon aller il est préférable que je revienne sur le terrain sportif, là où les choses devraient aller mieux.

Jeudi matin le soleil brille. A c’qu’on sait l’astre divin nous honorera durant tout l’événement et c’est heureux. Pourtant une mauvaise nouvelle tombe encore ; la démo de DH par équipes prévue en soirée est annulée. Pris de cours par l’engouement des coureurs pour l’épreuve, près de 20 équipes engagées, l’organisation craint que la sécurité ne soit gérable et préfère annuler. Certes c’est vrai que ça s’est fait un peu rapidement, mais bon c’était qu’une démo de compétiteurs couverts par leurs licences et pas moins bien organisés que lorsqu’ils s’entrainent en pleine nature loin de tout poste de secours. Bon d’accord on est en plein championnat de France… Aller on s’organisera mieux pour la prochaine.

L’aprem c’est la reco à pieds. Tout le monde embarque sur le télésiège de Bellevarde Express. On a rarement vu autant de monde sur la piste. Et c’est parti pour 101.7 radio critiques ! Loin du bruit, Sabrina Jonnier dévale la piste comme une fusée, et d’autres inspectent les moindres cailloux. Quand on sait que d’ici samedi matin, le pavé posé à gauche aura ripé à droite voire bien au-delà, y’a pas lieu d’en faire une dissert’ de 3 pages. Le haut se caractérise par des sauts bien tendus avec des récep’ soit au millimètre soit au décamètre et, entre les deux, de bons vieux dévers et autre pendule casse pattes. Le reste, à partir du réservoir reprend le tracé de l’an dernier. C’est bien au niveau de ce réservoir que les critiques sont les plus corrosives. Effectivement la prise d’élan et le saut qui suit sont aussi compatibles que mon enthousiasme et une feuille d’impôts. L’une est courte et pointée comme une rampe de la Nasa et l’autre est un long plat où le point d’inflexion de la récep’ doit être trouvé avec un GPS !!!. Voila ! pour le reste, tant que y’a d’la poussière et de beaux spots pour faire des photos, je vais bien… et quoi qu’il en soit les meilleurs seront devant et les autres…les applaudiront !

Durant la dégringolade de l’Ancolie, l’intarissable Déronzier teste le point de rupture des gars qui ont sécurisé la piste. Accrocher aux matelas qu’il secoue comme un CRS secoue un étudiant à chaque nouvelle réforme des Universités, il répand le doute sur la solidité des accroches. Y’a pas eu de retard à l’allumage, le gars de la station en deux syllabes, lui fait comprendre qu’il valait mieux qu’il ne doute pas de la puissance de son épaulé-jeté à la masse sans quoi il lui ferait bouffer l’acier de ses beaux poteaux de 90. Ca a jeté un petit froid…

Pour ce qui concerne l’ensemble du choix du tracé, ce qu’il est bon de savoir, c’est que l’organisateur de Val d’Isère n’imagine pas la DH VTT ailleurs que sur « la Face ». Donc, qu’on se le dise : « si t’aimes pas le terrain de Bellevarde… va faire du Free-ride à Tignes, c’est gratos ! » Aller hop ! en descendant on passe faire des politesses chez X1 Racing Suspensions qui se consacre ce week-end au testing des suspattes de CG. Pfouahhh ! quand le GRACIA est dans la place, ça fout la trouille ! Les conneries partent en rafales et sans le gilet pare-balles à Navaro t’es mort avant d’avoir pu l’ouvrir.

Nous sommes vendredi. C’est le D Day des Four Crossers. 40 seniors et 17 juniors, le plateau est à mon goût suffisant car la qualité est au rendez-vous. Les meilleurs pilotes nationaux sont sur la grille : Saladini, Gracia, Derbier, Deldycke, Faury, Giordanengo le champion de France en titre. En outsiders, pas mal de descendeurs sont venus se faire des glisses sur cette piste pour pilotes solides. On retrouve Romain « PowPow » Paulhan, Reilhan, Casanova , Cousinié, Galléan, Raguet etc… En junior Loron est venu défendre son titre face aux Bresset, Denizot, Zanone et autre Yvinec.

Les Dieux du 4 cross sont avec nous car il fait grand beau, les juges sont placés aux meilleurs endroits, y’a la télé et le public est massé tout au long de la piste. J’y crois pas ! Va sûrement y’avoir une alerte nucléaire, un tremblement de terre, on va annoncer la résurrection de Mickael Jackson ! Un championnat de France de 4 Cross dans ces conditions, c’est presque pas supportable ! Ben non ! tout se déroule à la perfection… sauf pour les pilotes qui se font sortir… en qualif’ ou en manche ! Sur cette piste très « alpine », et blindée de cailloux, pas mal y laisseront des pneus, voire des jantes. Au jeu du plus mariole, la palme revient à Rémy Casanova qui, au prix d’un inter pas possible sur Quentin Derbier, décrochera sa place en finale et, comme Aurélien Giordanengo, profitant du duel entre Romain Saladini et Mick Deldycke en finale, décrochera le titre de vice-champion de France à la grande surprise de beaucoup, sauf du team RFP. Aurélien Giordanengo conserve son maillot. Chez les juniors, Bresset rate son start, mais se refait dès le 1er virage et garde la tête jusqu’à la ligne. Quelle famille !

Le spectacle fut énorme et le public ne s’est pas trompé en hurlant sa joie dans la poussière des runs. Christian Choupin, le journaliste de France Télévision qui couvre l’événement, n’a pas lésiné sur les mots en déclarant la discipline : « bien plus spectaculaire que le BMX »… c’est dire ! Pourtant, une réunion UCI doit se tenir ce week-end à Champéry pour statuer sur son avenir en Coupe du Monde. Croisons les doigts dans les rayons, brulons des cierges Lizzard Skin, prions St Lopes, St Carter et St Jared !!!

Voilà une belle chose de faite ! Le 4Cross a montré une fois de plus que lorsque tout le monde joue le jeu, cette discipline a tous les atouts pour plaire aux pilotes, au public et nous donner de belles images télévisuelles !

Y’a plus qu’à aller rejoindre tous les gars du Pic du Jer qui ont eu, eux aussi, l’excellente idée de payer un apéro géant à l’arrivée du 4cross ! Comblés ! Nous sommes comblés !

Samedi matin je décide d’aller m’ensabler les poumons sur le bas de la piste de DH. Dans les courbes qui précèdent le mur de la flamme olympique, je tombe sur un signaleur qu’a l’air de s’y connaître en photos. Après quelques échanges des plus formels j’apprends qu’il s’agit d’Alain RIGOTTI, ancien préparateur physique des équipes de France de ski et guide de haute montagne. Il en connaît un bout sur les bonnes traces et les belles attitudes de pilotage proches de celles du ski de vitesse. Il en a vu passer des bons et des mauvais dans sa carrière. Lui il aime les traces pures. Putain qu’est-ce que je me marre à chaque fois qu’y en a un qui se met en wip devant nous ! Lui appelle ça des « Wuézés » ! En spécialiste du millième de seconde à gagner, ça le rend dingue, et moi… ça me rend heureux !!! Aller encore un « Wuézé » !!! Je me pisse dessus !

Bien sur, à force de se tordre dans tous les sens y’en a bien qui s’explosent dans la poussière ! là c’est lui qu’est plié en deux ! Y’en a un qui se met une séance tellement énorme qu’on commence à sortir les planches et le registre funéraire. En bon signaleur et sauveteur en montagne qu’il est, Alain se porte à son secours. Le gars a disparu sous 3 mètres de poudre opaque. Lorsqu’il émerge, on lui devine à peine les yeux, il a la bouche collée comme un môme qui, en cachette, vient de s’offrir une grosse louche de « Banania » ! « De l’eau ! de l’eau ! » supplie t’il ! Alain exulte, puis de son accent montagnard, lui distille avec malice : « ouh là ! on donne pas d’eau à un blessé mon gars !!! ». Un spectateur charitable remettra un peu de mobilité dans la bouche de l’imprudent en lui offrant un coup de Volvic !

Bon pour le reste, pas grand chose, c’est de la DH quoi. Je finis ma journée par un 14 sous le PAR au minigolf ;-).

Nous sommes dimanche matin. En sautant à pieds joint sur ma valise pour espérer en fermer les serrures, je ne me doute pas que je vais vivre une fin de journée exceptionnelle. Le ciel est pur comme jamais et la piste est largement éclairée par un soleil généreux. Je profite un peu du paddock où l’on sent que l’humeur va être à la fête. Les pilotes qui visent la gagne sont à l’ombre dans leur stand. J’évite d’aller brasser trop d’air par chez eux, le championnat de France est un objectif majeur pour eux. Y’a bien que CG qui débite, en flux continu, des conneries toutes plus belles les unes que les autres. Un lacet récalcitrant sur ses Oakley finira circoncit à la pince coupante.

C’est pas souvent que je me tente au jeu des pronostiques, mais j’aimerais bien voir Mitch, Baldo, Jojo Bigoni et Maxime Rémy sur le podium, même si je sais que Gnolo, Ped et Flo Payet sont en grande forme et que Mick Pascal est toujours placé quelque soit la course. Paulhan dans les 5 serait une juste récompense, mais le niveau est tellement homogène que ça va être bien tendu. Chez les filles un p’tit maillot pour Flo Pugin ou Myriam Nicole s’rait cool non ? En fait chui plutôt en carton dans cet exercice… à part prédire le départ de Domenech le 22 juin dernier, j’me goure à chaque coup !

Je monte au départ juste avant l’heure élite et en attendant le premier, je me gave de ce ciel pur et du calme qui règne au sommet. J’envoie du pixel avec raison, faut que je garde de la péloche pour la course. Pris au jeu des runs, je descends tranquille vers l’Ancolie. Merci David « Bipbip » pour la carte blanche dans le trou de la cité interdite.

Le temps passe, voilà déjà une heure que la manche finale a débuté, il est temps pour moi de glisser vers le bas du tracé. Je me suis repéré un spot pour le top 30. Sur le siège je croise les filles qui rejoignent le départ. Mon spot magique est juste au poste de mon pote Rigotti. En plus de me régaler sur des shoots énormes, j’aurai une compagnie inégalable pour une course de ce niveau.

Les runs s’enchaînent. Voilà les filles. Toutes passent devant nous, sauf Céline Gros qui n’arrive pas. Merde ! Crevaison ? Elle apparaît au ralenti. Elle vient s’arrêter près de nous. Quelles sont les nouvelles ? La petite bombe rouge de la Yaute a chuté dans l’Ancolie, mais ne se rappelle de rien. Elle cherche l’arrivée qui est pourtant juste au-dessous de nous. Ouh là ! ça a pas l’air de tourner bien rond sous le casque. Appel au secours. Elle est accompagnée jusqu’au paddock, mais ne se souviendra de rien. Elle n’aura pas pu défendre son beau maillot jusqu’au bout, mais ce qui importe c’est qu’elle aille bien. Sabrina fait parler son expérience et met toutes ses copines à la toise. Un nouveau maillot pour la belle hyéroise.

Voilà les 20 derniers qui pointent. Mitch est à la bourre. La tenue Sunn est pleine de poussière. A son cul, Flo Arthus vrille du lock-on comme un ferronnier. 3ème au scratch à l’arrivée ! Nom de dieu ! Salaud d’merdeux !

Quand se pointe Romain « Powpow » Paulhan, Rigotti exulte : « là y’a du touché de piste ! là ça va vite ! ». Moi j’vois un mec qui rince mais chui pas étonné. On fait silence. Davaine s’enflamme : « Meilleur TEMPS ABSOLU ! » qu’il annonce. TEUUUDIEU !!!!

Au gré des passages, on porte l’oreille. Il en reste 5 et le lozérien, sa casquette noire soudée sur ses 185 cm, a les yeux qui brillent. Thibaut Ruffin pète le dérailleur et échoue à 3’’. Shit ! Spagnolo déboule au loin. Oh lala ! Ca soude ! Vite le GSM. J’appelle l’arrivée. Damien passe la ligne. Alors ? Romain est devant pour 1.5’’. NOOOOON ??? Sur le hotseat, il commence à regarder de tous côtés. « Oh les mecs ! chui dans les 5 ! ». Arrive Mick Pascal. Le savoyard est puissant. Comme d’hab’ les cailloux volent sur son passage. Vite le GSM ! 2’’ derrière ! PODIUM ! Powpow ! PODIUM !!! Il reste 2 pointures. Flo Payet et Pedemanaud la Comu !

Le talkie du signaleur retentit : « chute du 14 ! ». On est partagé entre déception et joie. Re GSM vers l’arrivée. C’est pas croyable ! Au moins vice-champion de France le Romain. Lorsqu’on aperçoit une grande gerbe de poussière dans l’Ancolie on se dit : « réveillez nous réveillez nous ! on rêve ! ». Dans le GSM, j’entends des cris des hurlements, des vouvouzelas, j’entends pas les larmes de joies, mais il y en a !!! c’est grand !

Dans la raquette d’arrivée, le nouveau champion de France fait l’unanimité. Tous viennent le féliciter, le porter en triomphe, lui taper dans le dos, le serrer dans leurs bras, lui dire comme ils sont heureux, comme ils ont pleurer à l’annonce de sa belle victoire !. C’est bien ça ; heureux, il nous a rendu heureux !

Y’a bien qu’un homme vert venu d’une drôle de planète pour nous vendre un tel rêve !!! Mais qu’est-ce que j’apprends ! José, le patron du Planète 2 Roues, n’est pas là pour voir ce spectacle unique !!! Au putain José ! Faut te les mordre ! Plus fort ! Plus fort encore !!!

La cérémonie des podiums est incroyable ! Il y croit pas le Paulhan tellement c’est énorme ! Fidèle à ce qui l’a construit, il s’échappe des mains des journalistes et de Madame pipi, pour venir, bras grands ouverts, se jeter dans ceux de ses potes du P2R et d’ailleurs. Il est grand ce champion là !

Voilà l’histoire d’un week-end fait d’ombres et de lumières. Nous on pense aussi au père de Flo Payet en lui souhaitant de vite revenir dans le paddock pour encourager son champion de fils.

Les photos de la DH sont prêtes… vas-y tripote le mulot et fais kick gauche là. PHOTOS DH VAL d’ISERE 2010

Pour lire le chouette résumé de Sam du P2R appuie là : ROMAIN PAULHAN FAST OVER BLOG